Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval
Jean-Baptiste est né à Amiens en septembre 1715.
Jean-Baptiste fut l’ingénieur qui réforma sous Louis XVI l’artillerie française. A juste titre, vous pouvez vous demander pourquoi nous nous intéressons subitement à un militaire, fut-il Commandeur de l’Ordre de Saint Louis, comme le fut notre J.-B.. C’est très simple. Un de nos lecteurs nous a offert un superbe boulet de canon qu’il nous disait très ancien, puisque ramassé il y a bien longtemps sur les remparts obernois ! Qu’il en soit remercié ! Nous nous sommes donc plongés dans l’histoire de l’artillerie, afin de dater ledit boulet.
Dés le XIVème siècle, les premières pièces d’artillerie apparaissent en Europe. Les premières machines sont peu efficaces, elles tirent des boulets de pierre qui éclatent au premier choc, faisant plus d’impression que de dégâts. On leur préfère encore les catapultes et trébuchets. Elles portent nom : nases, mortiers, bombardes, veuglaires, serpentines, crapaudines et couleuvrines. Elles ne tirent que des balles, des boulets de pierre ou des carreaux d’arbalète. Il en sera ainsi jusqu’au XVIème siècle ! Notre boulet n’a pas connu le temps des Rathsamhausen du Dreistein et des châteaux forts !
Au XVIème, apparaissent les pièces d’artillerie montées sur des affûts, plus mobiles et surtout permettant le pointage vertical ! Comme sur l’image !
Tout ceci reste fort primitif et surtout très peu standardisé. Les premiers efforts, en ce sens, seront dus à Louvois, sous Louis XIV. Mais la grande réforme est lancée, juste avant la Révolution, par notre Jean Baptiste ! Rationalisation et mobilité ! Les progrès seront rapides et permettront de tuer beaucoup plus de monde pendant les batailles de la Révolution, Wattignies, Valmy, Jemmapes et, surtout, les guerres napoléoniennes, où les canons Gribeauval firent merveille !
Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval, en bon général, mourut dans son lit. C’était en mai 1789 et Jean-Baptiste n’a pas su la prise de la Bastille, ni joui de la magnifique réussite de sa sanglante réforme !
Mais, revenons à notre boulet obernois ! Vous pouvez l’admirer en compagnie de notre petit chat Duboudin qui a accepté de poser pour donner l’échelle. Notre boulet fait onze centimètres de diamètre. Soit un volume de 697 cm3, vous pouvez vérifier. Il pèse cinq mille quatre cents grammes, ainsi que nous l’avons mesuré grâce à notre balance Roberval. Vous pouvez en déduire une densité de 7.75. Ce boulet est en fonte ! Cinq kilos et quatre cents grammes correspondent à 11,9 livres de l’époque. Et c’est Jean-Baptiste qui normalisa les boulets de fonte de douze livres ! Nous progressons !
« Le canon Gribeauval de douze livres propulse sa charge à 800 mètres environ. Deux coups à la minute ! Visée à vis et hausse axiale ! En principe, pour le service d'une pièce de 12, il fallait deux canonniers, six servants principaux, plus sept servants d'infanterie si besoin. ».
Notre boulet semble contemporain de la Révolution ou de l’Empire.
Mais que, diantre, faisait-il sur les Remparts d’ Obernai ?