Château de Landsberg
1197 La guerre des Guelfes et des Gibelins dévaste le Mont Sainte Odile à la mort de l’empereur Henri VI de Hohenstaufen, dit, à juste titre Henri le Cruel.
Après plusieurs revers, les Staufen reviennent sur le Mont. Ils se sentent menacés dans leurs positions alsaciennes. La position des abbayes et la régularité de leurs revenus étaient, dans la politique de Frédéric Barberousse, de première importance. Tant qu’en Alsace avait régné la paix, les Staufen s’étaient contentés des châteaux légués par Frédéric. Le Burg d’Obernai dans la plaine, le Lutzelbourg au dessus d’Ottrott et le château de Stein à proximité des abbayes d’ Hohenburg et de Niedermunster étaient des garanties suffisantes pour les revenus de l’empire. A la mort d’Henri VI, le fils d’Henri, Frédéric, n’a que trois ans et Philippe de Souabe est le tenant des Hohenstaufen. Mais Otton de Brunswick, fils d’Henri le Lion, semble l’emporter. Les Guelfes soutenus par le Pape Innocent III accèdent enfin au trône.Recentrant sa politique sur l’Alsace, Philippe de Souabe, va lancer deux nouveaux chantiers d’envergure pour protéger le Mont de ses ennemis. Au Nord, ce sera le château de Waldsberg, aujourd’hui appelé Hagelschloss ; au Sud, le Landsberg.
Au Sud du Mont, l’évêque de Strasbourg possède le château de Bernstein. Certes, la forteresse qui domine Dambach est éloignée d’environ treize kilomètres des couvents de Sainte Odile. Néanmoins, les Staufen voudront garantir le Mont sur son versant sud par le château de Landsberg.
En 1210, le Mont est protégé par quatre forteresses.
Le nom de Landsberg fut porté par plusieurs abbesses de Hohenbourg et de Niedermunster. Les Landsberg seraient originaires du petit village disparu de Vinhege, situé au sud d’Obernai à proximité de la ville. Les Vinhege étaient alors des ministériels d’empire installés à Obernai. C’est à la suite de la construction du château, que cette famille prit le nom de Landsberg.
Le château de Landsberg fut construit par Conrad de Vinhege que l’on a parfois supposé être un frère de l’abbesse Herrade. La construction de la forteresse se fit, vraisemblablement, sur l’ordre de Philippe de Souabe, sur un terrain qui ne lui appartenait pas, mais était possession du couvent d’Hohenbourg. La situation ne fut régularisée qu’en l’an 1200, alors que le château était terminé. Le pacte fut signé avec l’abbesse Edelinde de Niedernai. Le Landsberg, selon le vieux texte de Léon IX, a été construit à l’extrémité sud du Mont, mais en dehors de l’enceinte du Mur Païen. Il protège l’accès du Mont à partir de Barr, mais également la prévôté de Truttenhausen et le couvent de Niedermunster.
La famille de Landsberg a longtemps habité le château avant de s’installer à Niedernai plusieurs siècles plus tard. La partie occidentale du château, avec ses deux tours rondes date du quatorzième siècle.
On accède facilement au Landsberg à partir de la D 109 au dessus de Saint-Nabor (parking et fléchage). Le marcheur préfèrera démarrer sa promenade à Truttenhausen pour monter vers le site par la forêt. Dans les ruines, il admirera le magnifique oriel avec sa petite fleur de lys, les baies géminées et la petite colonne monolithe. Le tour du burg, dans les fossés, permet de juger de l’importance de la forteresse.
Le site a fait l’objet de travaux en 2011 : sauvegarde du mur Nord du logis seigneurial avec les baies et l’unique cheminée encore visible. Etanchéité du donjon carré.
Malheureusement, pas de fouilles archéologiques sérieuses à ce jour.
La colonnette présentée a été trouvée sur le site.
La photographie des armes des Landsberg a été prise à l'entrée de la chapelle Saint Wendelin à Mutzig.