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La Chapelle Saint-Ulrich à Avolsheim
Ulrich était évêque d’Augsburg au dixième siècle ! Auteur de bien des miracles, fondateur de nombreuses églises dans son diocèse, il ne semble pas qu’Ulrich soit venu en Alsace. On trouve cependant un village qui porte son nom dans le Haut Rhin. Un des châteaux de Ribeauvillé est appelé Saint Ulrich, la chapelle castrale lui était dédiée. Le saint souabe est aussi vénéré dans la belle petite chapelle du Holzbad près de Westhouse, perdue au bord de la forêt du Ried. Aujourd’hui nous visitons le lieu de plus étonnant qui lui soit consacré : la chapelle tétraconque d’Avolsheim, sur les rives de la Mossig.
L’édifice se dresse minuscule, au centre du village, au bord de la rivière. Bâtie sur une base circulaire, la tour octogonale est élégante, légère. La chapelle ne comporte pas de nef, juste quatre petites absides. Le plan est singulier, inattendu, rare.
Fort ancienne, la chapelle a été plusieurs fois modifiée. Ne subsiste de la période romane que la magnifique baie géminée sise à l’étage de la tour. Une frise de palmettes entoure la baie, et le sculpteur s’est amusé à y faire figurer, coté droit, un oiseau. Deux visages ornent la base du chapiteau de la colonne centrale en grès jaune. R. Will attribue ce travail au maître de Dorlisheim ( ~1150).
Le Musée Archéologique de Strasbourg possède également une belle pierre sculptée, qui viendrait de la petite chapelle.
Les fouilles entreprises à Avolsheim ont permis de retrouver la forme initiale du bâtiment. Les absides n’étaient pas rectangulaires, comme aujourd’hui, mais circulaires. La chapelle avait alors la forme d’un trèfle ! Un dessin publié par Schweighaeuser permet de restituer la chapelle telle qu’elle était avant les transformations maladroites et tardives (1774).
Plusieurs auteurs ont affirmé que la chapelle était un baptistère. Les fouilles effectuées ne vont pas dans ce sens, aucune trace d’une cuve n’a été trouvée dans le sol de la chapelle. R. Will pense que les fonts baptismaux d’Avolsheim devaient se trouver au Dompeter, tout proche.
La coupole qui couvre la chapelle est ornée de fresques difficiles à lire et à dater. Milieu du XIIème pour Madame Merken, plus tardives selon R. Will. Au centre, certains spécialistes discernent la Trinité. Autour, on reconnaît, plus facilement, les symboles des évangélistes, inscrits dans les demi-cercles, et, sur le pourtour la figure de nombreux saints. Suzanne Braun propose une belle analyse, complète et convaincante, des fresques. Elle y voit une représentation de l’Apocalypse. Les personnes intéressées peuvent se reporter à son ouvrage.
Le promeneur complètera sa visite du village par un petit détour au Dompeter et à la source de Sainte Pétronille.
Avolsheim est très bien desservie par un réseau de pistes cyclables : canal de la Bruche, véloroute du Vignoble. Avec les beaux jours, le vélo s’impose !
Retrouvez sur notre site :
- R. Will, Répertoire de la sculpture romane de l’Alsace, 1955
- R. Will, La chapelle Saint-Ulrich d’Avolsheim, 1969
- S. Braun, Alsace Romane, 2010
- Photographies de Saint Ulrich et du village d’Avolsheim, PiP
- Plan schématique de la chapelle, PiP
- Dessin de la chapelle avant 1774, G. Schweighaeuser
